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L’épargne forcée du confinement va-t-elle sauver l’économie ?

Le confinement décrété à cause de la Covid-19 a forcé les ménages français à épargner. En effet, selon la dernière analyse de l’Observatoire Français des Conjonctures Economiques (OFCE), publiée le 26 juin 2020, le montant total de l’épargne des 8 semaines de confinement s’élève à 55 milliards d’euros, et à 20 milliards d’euros pendant les 8 semaines suivantes, soit 75 milliards d’euros d’épargne au 5 juillet. Cette somme colossale, qui représente 3 points du PIB brut de l’Hexagone, suffira-t-elle à relancer l’économie du pays ? Décryptage !

Cette épargne va-t-elle être réinjectée dans l’économie ?

Selon les dernières estimations, l’économie de l’Hexagone a perdu 120 milliards d’euros durant les deux mois de confinement. Une perte qui s’explique, entre autres, par la chute de la consommation à hauteur de 30%, suite notamment à la fermeture des espaces de divertissements (cafés, cinémas, restaurants, etc.). Pour résumer cette situation, Éric Heyer, directeur du département analyse et prévision à l’OFCE a précisé : « Si la consommation baisse ce n’est pas parce que les ménages n’ont pas de revenus, mais parce qu’on les empêche de consommer ».

Cette chute de la consommation converge avec les taux d’épargnes records réalisés, selon Mathieu Plane, directeur adjoint du département analyse et prévision de l’OFCE. Dans une récente interview, celui-ci a déclaré que le premier pas pour sauver l’économie française est d’encourager les ménages à consommer plus, vu qu’il ne faut pas compter sur la demande extérieure pour relancer l’activité. Néanmoins, il prévient que la reprise ne se fera qu’en douceur, et qu’il faut espérer que la saison estivale soit prolifique pour les secteurs du tourisme, du transport et de la restauration. Dans son analyse, Éric Heyer indique que : « Si on ne fait que consommer comme on le faisait avant, on ne reviendra pas au niveau de PIB qu’on aurait eu sans Covid. Il faut que les Français désépargnent pour y arriver ».

L’épargne sera-t-elle taxée ?

Le gouvernement écarte, certes, la possibilité d’une hausse d’impôts et dément les rumeurs sur une éventuelle taxation de l’épargne des ménages (10% sur les comptes de moins 100 000 euros et 15% sur les comptes à 100 000 euros et plus). Mais le doute des épargnants grandit à mesure que la facture des programmes de soutien à l’économie mis en place par l’Etat s’amplifie. Celle-ci, a atteint aujourd’hui le montant de 100 milliards d’euros, contre 45 milliards prévus au départ. Une note salée qu’« il faudra rembourser », selon Gérald Darmanin, ministre des Comptes publics.

En réaction à cette alerte, les députés socialistes ont proposé la récupération de 9 milliards d’euros par le prélèvement de 0,5% sur les encours d’assurance vie supérieurs à 30 000 euros. L’idée en elle-même ne date pas d’hier. En 2013, le Fonds monétaire international avait suggéré aux Etats européens de taxer à hauteur de 10% les épargnes positives des ménages pour limiter l’endettement. Si la France n’a toujours pas franchi le pas, en appliquant cette mesure, d’autres pays voisins l’ont adoptée. A titre d’exemple, l’Italie a pu récupérer 15 milliards d’euros en prélevant 0,6% des dépôts bancaires de ses citoyens. 

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