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La donation en démembrement de propriété, ou donation avec réserve d’usufruit, est un levier patrimonial efficace pour transmettre un bien tout en en conservant l’usage. Elle permet d’anticiper la succession, d’optimiser la fiscalité et de sécuriser la transmission aux héritiers. S’il n’est jamais trop tard pour agir, commencer tôt permet de transmettre plus, dans de meilleures conditions, tout en gardant la maîtrise de son patrimoine. Nous vous expliquons comment et pourquoi…
En règle générale, lorsqu’on possède un bien, on en détient la pleine propriété, c’est-à-dire à la fois l’usufruit et la nue-propriété.
La propriété d’un bien se compose en effet de deux éléments juridiques distincts :
• L’usufruit : le droit d’utiliser le bien et d’en percevoir les revenus (par exemple, habiter un logement ou percevoir des loyers).
• La nue-propriété : le droit de disposer du bien (le vendre, le donner, etc.), sans en avoir l’usage immédiat.
Le démembrement de propriété consiste à séparer ces deux composantes pour les attribuer à des personnes différentes — une stratégie qui ouvre la voie à de nombreuses possibilités de transmission ou d’optimisation fiscale.
Dans une donation avec réserve d’usufruit, le donateur transmet la nue-propriété du bien à ses héritiers tout en conservant l’usufruit. Au décès du donateur, l’usufruit s’éteint automatiquement, et le nu-propriétaire devient plein propriétaire sans droits de succession supplémentaires.
Le véritable atout de ce mécanisme, c’est qu’il devient d’autant plus avantageux si l’on s’y prend tôt. Voici pourquoi.
Les droits de donation sont calculés sur la valeur de la nue-propriété, déterminée selon l’âge de l’usufruitier au moment de la donation. Plus le donateur est jeune, plus la valeur de l’usufruit est élevée, et donc celle de la nue-propriété est faible, réduisant ainsi l’assiette taxable.
Par exemple, selon le barème fiscal en vigueur :
Ainsi, transmettre un bien de 500 000 € à 50 ans revient à ne payer des droits que sur 240 000 €.
Chaque parent peut donner jusqu’à 100 000 € à chaque enfant tous les 15 ans sans droits de donation. Ces abattements s’appliquent également aux donations en nue-propriété, permettant de transmettre des biens significatifs en franchise d’impôt.
Au décès de l’usufruitier, le nu-propriétaire récupère la pleine propriété du bien sans avoir à payer de droits de succession supplémentaires, la transmission ayant déjà été effectuée lors de la donation.
Prenons l’exemple d’un couple de 40 ans qui détient un bien immobilier locatif d’une valeur de 400 000 €. Ils souhaitent commencer à transmettre à leurs deux enfants, aujourd’hui âgés de 14 et 16 ans, tout en continuant à percevoir les revenus du bien pendant encore plusieurs années.
À 40 ans, la nue-propriété est évaluée à 30 % de la valeur du bien selon le barème fiscal en vigueur. La base imposable est donc de 120 000 € (30 % de 400 000 €). Grâce aux abattements en ligne directe de 100 000 € par parent et par enfant, la donation peut être réalisée sans droits à payer, en bénéficiant pleinement du cadre fiscal actuel.
Prenons l’exemple d’un couple de 70 ans souhaitant transmettre une résidence secondaire d’une valeur de 600 000 € à leurs deux enfants :
Dans ce cas, la donation de la nue-propriété peut s’effectuer sans droits de donation, tout en permettant aux parents de conserver l’usage du bien.
Sans donation anticipée, la transmission de la résidence secondaire au décès aurait pu entraîner environ 56 000 € de droits de succession.
Dans certains cas, il est également possible d’opter pour un démembrement temporaire : au lieu de transmettre la nue-propriété, le donateur cède l’usufruit pour une durée déterminée, par exemple 5 ou 10 ans. Cette formule permet, par exemple, d’aider un enfant à se loger ou à percevoir des revenus pendant ses études, tout en réduisant son propre impôt sur le revenu ou son IFI.
À l’issue de la période définie, l’usufruit s’éteint automatiquement, et le donateur retrouve la pleine propriété du bien. Une solution souple, mais encadrée, qui doit toujours correspondre à un véritable intérêt pour le bénéficiaire.
Le démembrement n’est pas réservé aux donations. Il peut aussi être utilisé pour acquérir un bien en nue-propriété, dans le cadre d’un démembrement temporaire. Le principe : vous achetez uniquement la nue-propriété, tandis qu’un tiers (souvent un bailleur ou une société) conserve l’usufruit pour une durée déterminée, généralement de 5 à 15 ans.
Pendant cette période, vous ne percevez pas de revenus, mais en contrepartie, vous achetez le bien à prix décoté, vous évitez l’IFI, et vous préparez l’avenir en devenant automatiquement plein propriétaire à l’issue du démembrement — sans frais supplémentaires.
Ce mécanisme s’applique aussi bien à l’immobilier résidentiel qu’à l’investissement dans des SCPI (Sociétés Civiles de Placement Immobilier). Ces dernières sont particulièrement adaptées aux dirigeants qui souhaitent anticiper leur retraite tout en structurant leur patrimoine.
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Se constituer des revenus pour le futur avec l’acquisition de SCPI en démembrement temporaire
La donation en démembrement reste en 2025 l’un des dispositifs les plus efficaces pour transmettre un bien immobilier à moindres frais, tout en gardant la main sur son patrimoine. Mais pour en tirer tous les bénéfices, il est essentiel de structurer l’opération avec soin, en tenant compte des évolutions fiscales récentes et des spécificités familiales.
Que l’on souhaite transmettre un bien à ses enfants, optimiser son IFI ou préparer sa retraite, le démembrement constitue un levier patrimonial puissant — et ses effets sont d’autant plus intéressants lorsqu’on agit tôt.
Chez Acte Patrimoine, nous accompagnons nos clients à chaque étape : de la réflexion à la mise en œuvre, avec un seul objectif – faire de votre transmission une réussite sereine et maîtrisée.
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